[article sponsorisé : places offertes]
Le Festival Off, c'est plus de 1500 pièces de toutes sortes, de tous genres, pour tous les goûts. L'offre est si pléthorique qu'il y a de quoi se sentir perdu. Je vous présente donc les pièces que j'ai pu découvrir lors de cette dernière édition, afin de vous guider un peu dans le choix de vos spectacles.
Jeune fille cherche maison douce où pratiquer son piano
Attention, cette pièce est une petite merveille de poésie et d'émotion, et un grand coup de coeur pour tous ceux qui y ont assisté (d'ailleurs : n'oubliez pas de réserver car elle affiche désormais complet à chaque séance).
Myrtille, une jeune femme enceinte, entre dans un salon vide, aux meubles recouverts de grands draps blancs : Framboise, une vieille dame qui lui a ouvert sa porte pour lui permettre de pratiquer le piano et qui est devenue son amie et sa confidente, vient de mourir. Elle lui a laissé un message vocal, mais c'est finalement son fantôme qui surgit dans la pièce, avec tous ses souvenirs de femme qui a traversé la seconde guerre mondiale, aidé des jeunes filles à avorter avant le vote de la loi Veil, recueilli des femmes battues pour les aider à se reconstruire. La pièce aborde toutes les violences faites aux femmes, des interdits et diktats liés au genre jusqu'au droit de disposer de leur corps. Elle parle aussi de l'amour : celui qu'elle a conservé pour son mari, bien qu'il ait été bien malmené par la vie ; celui qu'elle éprouve pour Myrtille, qui est un peu la fille qu'elle n'a pas eu ; celui qu'elle a pour toutes ces femmes à qui elle a tendu la main ; celui qu'elle a pour tous les hommes qu'elle a follement désirés.
C'est drôle, touchant, plein de finesse, et porté par deux magnifiques comédiennes chanteuses, pianiste pour l'une, contrebassiste pour l'autre, Susanna Tiertant et Claire Mazard. Le spectacle est ponctué par les musiques de Chopin ou Liszt, les chansons d'Anne Sylvestre, Barabara, Brigitte Fontaine, Yvette Guilbert ou Dalida, dans des interprétations qui donnent à la pièce toute sa grâce.
A voir au théâtre La Luna à 14h45, puis en tournée (pour suivre les dates, rendez-vous sur le compte Instagram @framboiseetcaetera).
Un spectacle propulsé par l'extraordinaire @lhotted
Un voisin
Un mari et sa femme sont assis à table. Ils vont bien. Du moins le disent-ils. Un peu trop souvent pour que cela ne cache pas quelque chose. Heureusement, un voisin emménage à l’étage au-dessus. Et comble de bonheur, il a le bon goût d’avoir été quitté par sa femme pour… son voisin. Ses malheurs font un excellent sujet de conversation. Mais ces dernières échapperont-elles au vide de ces existences qui confinent à l’absurde ?
L’écriture et la mise en scène de Thierry Mourjan, rappellent Ionesco et nous demandent de regarder en face le malaise tapi dans nos cœurs.
À voir au théâtre 3S à 18h30.
Un spectacle propulsé par la géniale @lhotted
L’Hôtel du pin sylvestre
L’intrigue rappelle un Agatha Christie, dans une version colorée comme une BD, et sous la forme d’une opérette. C’est un peu un Hercule Poirot au pays d’Offenbach, servi par cinq comédiens et chanteurs aux voix exceptionnelles : si vous aimez les vraies voix lyriques, et pour autant capables d’aller chercher des notes de blues ou de rock n’ roll, ce spectacle est fait pour vous ! Loélie en est sortie absolument enthousiaste et impressionnée.
Pour terminer votre journée du @festivaloffavignon dans la joie et la bonne humeur, pensez à ce spectacle qui se joue tous les soirs à 20h20 à @loriflamme.avignon
@lhotel.du.pin.sylvestre , un spectacle propulsé par l’extraordinaire attachée de presse @lhotted
Papy et Mamy
Une histoire de la musique en 70 minutes
L'année dernière, je vous avais fait découvrir le one-man show "Tout le monde écrit des chansons", qui se joue d'ailleurs toujours cette année au théâtre Au Coin de la Lune à 16h10 (je vous laisse retrouver ma critique pour en savoir plus). Devant son phénoménal succès, son auteur, le compositeur Julien Joubert, a écrit un nouveau spectacle pour nous donner, dans le temps record de 70 minutes un panorama de l'histoire de la musique (pour le @festivaloffavignon , le spectacle a été raccourci de 10 minutes par rapport à son format habituel).Si pour vous les termes "monodique", "contrepoint", "polyphonique", "dodécaphonique" semblent mystérieux et vaguement inquiétant ; si Josquin des Prés vous est un parfait inconnu ; si vous ne voyez pas pourquoi on vous a rebattu les oreilles avec La Petite Musique de nuit de Mozart et ce qui distingue Beethoven de ce dernier : ce spectacle est fait pour vous.
Non seulement ce one-man show est incroyablement instructif, mais il rend toute l'histoire de la musique d'une clarté limpide et on ne s'ennuie pas une seule minute. Car Julien Joubert aime rire et nous faire rire et ne s'en prive pas ; et surtout, il aime la musique et sait nous la faire écouter avec passion, tout en nous la faisant comprendre.
Attention, pensez à réserver vos places à l'avance : le spectacle affiche rapidement complet. Vous le trouverez au théâtre de l'Oriflamme tous les jours à 10h (avec relâche le mercredi).
Un spectacle propulsé par la truculente Dominique Lhotte.
Madame Bovary, en plus drôle et moins long
Les Enfants du diable
Une image marquante que je conserve de mon adolescence est celle de la chute de Nicolae Ceaușescu, juste après la chute du mur de Berlin, en 1989. Quelque temps après, le monde découvrait les orphelinats mouroirs que le dictateur roumain avait remplis d'une centaine de milliers d'enfants, en institutionnalisant l'abandon, dans le but de stimuler la natalité et d'affirmer la primauté de l'état communiste sur la famille. Les enfants y sont à peine nourris, maltraités, isolés, si bien que ceux que l'on y découvre sont atteints non seulement de maladies dues au manque d'hygiène et à la malnutrition, mais également de graves troubles mentaux. Rares sont ceux qui auront eu la chance de croiser la route de parents adoptifs. Qu'advient-il lorsque, au sein d'une fratrie, un seul des enfants a eu cette chance-là ? Comment ces enfants que tout a séparés pourront-ils encore être une famille, s'ils ont pu survivre aux orphelinats mouroirs ?
C'est la question que pose Clémence Baron dans sa pièce Les Enfants du diable, inspirée par l'histoire de sa petite soeur, que ses parents ont adoptée en Roumanie, et dont la présence est si prégnante que l'autrice-comédienne finit chaque représentation en pleurs : Veronica et son frère Niki, après la mort en couches de leur mère, ont été placés dans une Casa de Copii, l'un de ces orphelinats ; quant à leur soeur autiste, Mirela, elle a été envoyée dans un Camin Spital, un mouroir auquel le régime destine les enfants orphelins handicapés. Veronica, alors âgée de dix ans, a accepté de partir avec un couple de Français qui a proposé d'adopter les deux aînés ; son frère, lui, refuse car il ne veut pas abandonner Mirela et veut tout faire pour la récupérer. Devenue adulte et star de la chanson, Veronica retrouve Niki.
Si vous voulez connaître la suite de leur histoire, vous devez vous rendre (en pensant à réserver à l'avance !) au théâtre de l'Oriflamme à 14h25.
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